« L’amour  une  lumière aveuglante/ Une caresse dorée enivrante/ Que nous renvoie un mur blanc, nu/ Frappé par le soleil de midi. » Depuis 2011, la sociologue Aïcha Belarbi s’est ouverte à une voie plus singulière et intime, la poésie. « Je me suis mise à écrire autrement. Mon écriture, si longtemps soumise à la rigueur scientifique, se libère et trouve dans la poésie une certaine légèreté », confie-t-elle. Ce retour sur soi, aux femmes en général, a également nourri son élan pictural. Écriture et peinture, d’autres façons d’appréhender le monde. Elle se considère comme une éternelle voyageuse qui ne se fixe nulle part, de peur de s’ancrer dans des habitudes. Militante politique, elle clame haut et fort son féminisme et se mobilise pour l’égalité homme-femme. Ses recherches et ouvrages portent sur l’éducation, les droits des femmes, le dialogue des cultures, la migration. « Mes thèmes de recherches sont variés, ce qui me donne la latitude de jongler avec les idées, les approches », avoue cette native de Salé. Très tôt, Aïcha Belarbi a été sensible aux inégalités de sexes et de classes. Curieuse, elle ne cessait de poser des questions sur la société et les rapports sociaux. Études primaires à l’École des filles de notables de Salé puis au lycée Princesse-Nouzha. A l’université, elle s’initie à la recherche, avec comme mentors Abdelkébir Khatibi et Paul Pascon, et confirme son engagement politique. Membre de l’Union nationale des étudiants du Maroc, elle adhère à l’Union socialiste des forces populaires et présentera, au congrès extraordinaire de 1975, le premier rapport sur la condition féminine. Titulaire d’un doctorat d’État ès sciences humaines à la Sorbonne ,elle enseignera à la faculté des sciences de l’éducation, sera secrétaire d’État à la Coopération sous le gouvernement d’alternance puis ambassadeur auprès de l’Union européenne. Aïcha Belarbi s’est mariée en 1969 et a trois enfants. Elle est actuellement engagée dans une recherche ambitieuse sur l’évolution de l’instruction des filles marocaines de 1860 à nos jours.