Journaliste
« La
presse féminine n’est pas seulement un miroir qu’on tend aux femmes, elle doit
aussi défendre leurs droits, faire évoluer les mentalités, lutter contre les
discriminations, prôner l’égalité, montrer la voie de la modernité... »
explique Aïcha Zaïmi qui occupe une place prépondérante dans le monde de la
presse féminine. Elle a passé de nombreuses années
à la tête d’un des premiers supports emblématiques de la cause féminine et dont elle est cofondatrice, Femmes du Maroc. Après une
scolarité à la mission française, elle quitte Rabat pour suivre des études à
l’Institut
supérieur de commerce et d’administration des entreprises : « C’est à ce
moment-là que j’ai découvert la société marocaine, sa complexité, ses multiples
composantes mais aussi ses limites », se souvient cette femme déterminée qui a
souvent été meneuse de groupe : « Il y avait une piscine à l’institut où j’ai
fait mes études mais aucune fille n’osait s’y baigner. J’ai enfilé mon maillot
de bain et plongé. D’autres ont suivi. » Elle prend conscience de la situation
des femmes et nourrit sa réflexion sur le sujet. En 1993, elle devient
journaliste au magazine Téléplus. De 1995 à 2010, elle dirige le magazine FDM
qui ose aborder les tabous de la sexualité dans ses célèbres pages noires, puis
devient directrice du pôle féminin du groupe. Elle initie avec succès, à partir
de 1996, le défilé annuel « Caftan » à Marrakech, Casablanca et Paris. Après
son départ, elle crée le magazine Illi qu’elle va diriger de 2010 à 2016 : « Ce
journal était un pont entre ma génération - celle de la presse féministe qui a
connu les réformes de la Moudawana et du code de la nationalité, le débat sur
l’avortement - et la nouvelle génération, celle du Printemps arabe. » Si
aujourd’hui elle constate avec regret, mais sans amertume, la disparition de
nombreux magazines féminins, elle demeure positive. Passionnée de course à
pied, cette optimiste a prouvé qu’elle aimait les parcours d’endurance.