Comédienne
Adolescente, elle était
fascinée par le personnage d’Antigone. Elle retrouvera des années plus tard
l’héroïne de la tragédie grecque :
« J’ai joué plusieurs Antigone sous la direction de Nabyl Lahlou. Cette femme
rebelle et éprise d’idéal ne m’a jamais vraiment quittée. » L’actrice Amal
Ayouch a été révélée par le film Destin de Femme de Hakim Noury, pour lequel
elle décroche en 1998 le prix de la meilleure interprétation au Festival
national du film de Casablanca. Aujourd’hui, elle n’a pas moins d’une trentaine
de films et de pièces à son actif. Férue de biologie, elle s’inscrit à
l’université de pharmacie de Montpellier mais sans jamais abandonner l’idée de
retrouver le plaisir de la comédie : « En 1988, j’ai joué dans Bajazet, ma
première pièce semi-pro. Depuis, je ne me suis jamais arrêtée. » Elle reste
huit ans en France et rencontre durant cette période son compagnon de vie et
père de ses enfants, « un mariage d’amour et une immense joie. Il y a entre
nous un grand respect et un même état d’esprit ». Amal Ayouch
enchaîne les films. Discrète, la voilà exposée aux feux de la rampe : « Je suis
devenue un personnage public et chacun me confiait son histoire. Soudain, on
dilue la sienne dans quelque chose de plus vaste. Ce métier m’a sociabilisée, a
brisé ma coquille ; il m’a appris à vivre et à mieux aimer. » Le théâtre,
aussi, lui importe : « La scène est pour moi l’espace du dépassement de soi.
C’est véritablement le lieu de création de l’acteur. Et le contact avec le
public est galvanisant ! » Après avoir veillé à la mise en scène, dans
Violenscène, de témoignages de mères célibataires recueillis auprès des
filles-mères de l’Association Solidarité féminine dont elle est la marraine,
elle continue à défendre leur cause dans À hautes voix, paru aux éditions Le
Fennec. Poussée par le même engagement, elle a choisi d’adapter le roman de
Driss Chraïbi La Civilisation, ma Mère !... ; une autre voix féminine qu’elle
interprète depuis plus de trois ans dans de nombreux pays.