Présidente d’association
Amina Msefer, mère
d’une fille non-voyante et en situation de handicap mental, a fait des droits
des personnes handicapées mentales sa raison de vivre. Son premier combat,
alors qu’elle cherche à scolariser son enfant, sera de faire en sorte que tous
les enfants handicapés puissent avoir accès à l’école et bénéficier d’un
enseignement adapté. Lorsqu’à sept ans, sa fille intègre le centre
médico-pédagogique Amal, Amina Msefer s’investit alors dans l’association des
parents d’élèves de l’institut. Mais très vite, un nouveau combat s’impose à
eux : « Devenus majeurs, les enfants sont tenus de quitter les centres
d’éducation spécialisée sans qu’aucune autre structure de formation ne veuille
les accueillir afin de leur permettre de se construire professionnellement et
socialement. Un drame pour tous », explique Amina Msefer. Révoltée par la
situation, elle fonde avec d’autres parents, en 1997, l’Association des parents
et amis des personnes handicapées mentales, Hadaf. L’objectif est de créer un
environnement propice au développement
personnel mais également professionnel de ces jeunes en situation de handicap.
En réponse à l’absence de structures de prise en charge pour les personnes
majeures, Hadaf crée un centre d’insertion socioprofessionnelle. À travers
l’apprentissage d’un métier, la vie en collectivité et des activités impliquant
les familles, les jeunes donnent du sens à leur vie. Aujourd’hui, le centre
accueille des jeunes qui apprennent la cuisine, la couture, le jardinage, la
menuiserie et bien d’autres métiers. Leurs réalisations, dignes du travail
d’excellents artisans, font ainsi la fierté de tous.