« On me surnommait “la Thatcher du ministère” à cause de ma rigueur, ma discipline et mon sens des responsabilités », se souvient, amusée, Farida Jaïdi qui relativise la ressemblance. Si au départ ses collaborateurs la craignaient, très vite ils ont estimé que travailler à ses côtés était une excellente formation : « Je reconnais les compétences et donne à chacun la place qui lui est due. Je sais aussi défendre les intérêts de ceux qui travaillent à mes côtés. » Son expression affable ne laisse pas entrevoir la femme de poigne qu’elle a dû être pour assumer sa mission d’ambassadeur. En 2001, Farida Jaïdi est nommée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Suède, où elle reste cinq ans avant d’être nommée au Brésil. Aurait-elle imaginé, petite, représenter son pays à l’étranger ? Pas sûr même si de la personnalité, Farida Jaïdi, aînée de six filles, en a toujours eu : « Mon père disait que j’étais le garçon de la famille. Pour lui, c’était un compliment ! J’ai beaucoup regretté qu’il soit mort quand j’ai été nommée ambassadeur. » Élève à l’école Jeanne-d’Arc de Rabat, elle poursuit sa scolarité au Lycée Lalla-Aïcha : « J’ai voulu être diététicienne puis avocate mais finalement je suis devenue diplomate. Ainsi, j’ai pu à la fois défendre mon pays et cultiver les plaisirs de la table à travers les réceptions que j’organisais ! »
Nommée consule générale au Canada en 1999, elle réunit alors soixante personnalités des mondes universitaire et artistique autour du thème « Les Marocaines en marche ». La retraite, Farida Jaïdi n’y pense pas. Elle dispense désormais des formations aux jeunes diplomates du ministère des Affaires étrangères et a aussi fondé, en 2016, l’association Environmental Women Association : « Nous  œuvrons pour des toilettes publiques propres et séparées, mais également accessibles aux handicapés. Il y va de la santé, de l’hygiène et de l’éducation du citoyen. »