Chef d’entreprise
« Je suis pour la
méritocratie. Mais à diplôme et compétence équivalents, il y a lieu de pratiquer
la discrimination positive afin de réduire l’écart existant entre hommes et
femmes, essentiellement au niveau des postes de décision. Le secret de la
promotion de la femme, c’est la solidarité », insiste Fathïa Bennis avant de
poursuivre : « Je valorise toujours les femmes en mesure d’occuper des postes
stratégiques. J’ai toujours été sensible à la cause des femmes. » À la tête de
Maroclear, dépositaire central des valeurs mobilières depuis 2005, Fathïa
Bennis, personnalité du monde de la finance, essaie de lier réussite économique
et montée en puissance des femmes à des postes décisionnels. « Il faut agir et
provoquer le changement en collaboration avec les hommes », explique cette
femme de réseau qui a la capacité de mobiliser et de fédérer les énergies. Elle
a fondé et préside l’association Women’s Tribune. Mariée très tôt, elle mène
ses études supérieures en étant mère de deux enfants. L’un n’empêche pas
l’autre. Titulaire d’un doctorat de troisième cycle en relations économiques
internationales, Fathïa Bennis passe un concours à Bank Al-Maghrib. Elle y fait
une carrière exemplaire durant dix-sept ans : « Finance, économie, politique
monétaire, marché des capitaux… J’y ai appris énormément de choses. » Appelée
en 1998 à la Bourse de Casablanca, elle est la première femme à occuper le
poste de directrice générale de la Bourse des valeurs. En 2000, Sa Majesté le
Roi Mohammed VI la nomme à l’Office national marocain du tourisme qu’elle
dirige durant cinq ans. L’honnêteté et le civisme sont des valeurs essentielles
pour elle. Elle se plaît à relever les challenges. Son nouveau cheval de
bataille est la sensibilisation des femmes aux problèmes climatiques. Elle a
été décorée chevalier de l’ordre national du Mérite de la République française.