Galeriste
Fatma Slimani, mère de deux enfants, travaille actuellement à une
publication qui retrace l’histoire de la Galerie FJ. Elle propose aujourd’hui
son expertise aux musées et aux centres d’art contemporain dans le monde
entier. Elle a vécu à Tours, où elle a rencontré son mari originaire de Meknès,
puis à Paris avant qu’ils ne s’installent au Maroc : « J’y ai trouvé un
véritable équilibre, je m’y sens bien. On y trouve un heureux mariage entre
Orient et Occident. » Aujourd’hui, elle positionne de nombreux artistes
marocains sur la scène internationale en produisant leur première exposition.
Citons, entre autres, Faouzi Laatiris, Younès Rahmoun, Fatima Mazmouz, Mustapha
Akrim, Touda Bouanani. Fatma Slimani n’écoute que son amour de l’art et des
artistes : « Le choix des œuvres exposées est le fruit d’une rencontre avec un
artiste engagé dans une démarche artistique. Ce qui m’importe, c’est de
fabriquer du sens, d’accueillir des projets qui ouvrent la voie et provoquent
une réflexion. » Les chantiers ou résidences qui précèdent chaque événement, et
durent parfois plusieurs mois, sont l’occasion pour les artistes de réfléchir à
un travail spécifique. La prise de risques est à chaque fois considérable,
souvent payante. Younes Baba-Ali, qu’elle a présenté pour la première fois dans
le cadre de la Marrakech Art Fair, a remporté le prix Léopold-Sédar-Senghor à la dixième Biennale de Dakar avec Call for Prayer Morse. Elle a
également organisé l’événement « Zajal » consacré au dramaturge Ahmed Taïeb El
Alj durant l’exposition de sa fille, Meryem El Alj, artiste plasticienne
régulièrement exposée dans sa galerie. Elle a aussi rendu un vibrant hommage à
Ahmed Bouanani, en numérisant une grande partie de son œuvre et collaboré avec
Mounir Fatmi, célèbre artiste marocain, en produisant l’exposition « La Ligne
droite » avec le soutien de l’Institut français du Maroc. Cette galeriste, pour
qui l’art est un outil d’émancipation, est sur tous les fronts. Guy Limone et
Philippe Cazal, sommités de l’art contemporain, lui font confiance en exposant
dans son espace à Casablanca ; des événements respectivement intitulés « Loune
dial hna » et « Les Compacités ». Cette femme, toujours en avance sur son
temps, a fortement contribué à aiguiser le regard du public en imposant de
nouvelles formes avec des artistes d’ici
et d’ailleurs.