Activiste - Écrivaine
Fatna El Bouih a réussi à
faire de sa tragique histoire un moteur pour venir en aide aux autres. Victime
des années de plomb, elle a passé cinq ans en détention avant de devenir
militante au sein de l’Observatoire marocain des prisons, en 1999. Puis, avec
une poignée de bénévoles, elle a travaillé à la réinsertion des ex-détenus au
sein de la structure Relais prison-société, créée en 2005 et qu’elle préside
aujourd’hui. Son combat : faire évoluer la dure condition des femmes et de
leurs enfants en détention. « J’ai choisi de focaliser mon action sur les
dizaines d’enfants incarcérés dans les prisons puisque la loi marocaine permet
à chaque mère de garder auprès d’elle son enfant jusqu’à ce qu’il ait atteint
l’âge de cinq ans », rappelle Fatna El Bouih. Première mission : la création et
la gestion d’une crèche dans le quartier des femmes de la prison locale d’Aïn
Sebaâ. Aujourd’hui, une des autres priorités de l’association consiste en la
scolarisation des enfants d’anciennes prisonnières avec une prise en charge
pour l’achat des fournitures scolaires. Autre réalisation, l’introduction
d’ateliers d’art-thérapie au profit des femmes en détention. Cette expérience,
initiée à la prison de Casablanca, d’abord avec Dominique Langlois en 2013 puis
en partenariat avec le café La Scala, va être généralisée dans les autres
établissements marocains avec l’appui des psychologues de l’administration
pénitentiaire. Fatna El Bouih a reçu le prix littéraire Sofitel Tour Blanche en
2016 pour son autobiographie
Une femme nommée Rachid parue aux éditions Le Fennec.