Mère courage
La fille de Ghizlane Terkemani est née en 2005, un 14 février, jour de la
fête des amoureux. Aïda séduit par ses beaux yeux et son sourire irrésistible.
Pourtant, elle souffre d’une maladie neurologique, le syndrome de Rett. Une
pathologie rare et lourde qui se caractérise par une déficience intellectuelle
sévère et touche presque exclusivement les filles. « Avoir un enfant handicapé,
c’est très dur. La maladie a entraîné nombre d’effets secondaires : scoliose,
épilepsie, problèmes de circulation et gastriques, troubles respiratoires et
cardiovasculaires », explique cette maman dont la fille est devenue sa raison
de vivre. Ghizlane Terkemani est heureusement aidée par sa mère Latifa, mais
aussi par Khadija, la nounou, qui font tout pour rendre la vie d’Aïda aussi
supportable que possible, sans oublier Rim, née en 2009, qui fait beaucoup rire
sa sœur. Ghizlane Terkemani a longtemps travaillé dans la production mais a découvert,
à travers la maladie, un tout autre univers. Celui de ces mères démunies qui
doivent se battre pour que leur enfant, la plupart du temps polyhandicapé,
puisse bénéficier de quelques séances de kinésithérapie dans un centre
spécialisé. « Elles partent tôt le matin, leur enfant sur le dos, et ne
rentrent que tard le soir. Certaines ont la chance de pouvoir aller au centre
Noor où les séances sont partiellement prises en charge par l’Amicale des
handicapés », raconte cette maman dévouée qui conclut : « La maladie d’Aïda m’a
fait rencontrer ces formidables mamans, devenues des modèles pour moi. »