Journaliste - Auteure
Sur son bureau, une photo de son fils, Maher, un enfant blond qui lui
ressemble. « Avoir un enfant est une expérience fondamentale. À la veille de
mes cinquante ans, j’ai décidé que je ne ferai pas l’impasse sur cela. Je
voulais adopter ; mon mari refusait. Ce n’était pas négociable », confie Hinde
Ben Abbes Taarji qui a fait le choix radical d’élever seule un enfant. Peur ?
Que nenni ! Elle agit comme on plonge en haute mer, sans craindre les
profondeurs. Très tôt sa personnalité éprise de liberté se manifeste. Elle
n’aura de cesse d’aller contre son apparence de fille menue, fragile et douce
au teint clair. Rebelle, elle l’était aussi : « Si on me mettait au défi, je
fonçais tête baissée. » À chaque fois, c’est un même élan vital et un même
désir de comprendre qui la poussent sur des chemins aventureux, expériences
dont elle tirera des ouvrages marquants : Les Voilées de l’Islam, aux éditions
Balland, 30 jours en Algérie, aux éditions Eddif ou Voyage au cœur de
l’Intifada, chez Tarik éditions. « Pour tous mes projets, j’ai rencontré des
personnes qui m’ont fait confiance », raconte cette journaliste grand reporteur,
passionnée d’écriture et de voyages. Elle est fière de ses origines marrakchie
et fassie. Son courage, elle le tient de ses parents militants : « Mon père,
avocat des nationalistes, a été un modèle pour moi. » Si son premier amour est
le cinéma, c’est vers l’écriture qu’elle se tourne. Après des études en
anthropologie à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, elle
revient au Maroc en 1985. Noureddine Ayouch lui propose alors de participer au
projet de magazine féminin Kalima, qu’elle dirigera durant les quatre années de
sa parution. La mort de son père la plonge dans une profonde dépression : «
J’ai réalisé d’où je tenais ma force. » Son voyage en Palestine la sauve.
Actuellement, Hinde Ben Abbes Taarji dirige un portail Web dédié aux Marocains
du monde qu’elle a monté pour la Fondation Banque Populaire.