Artiste
Khansa Batma aime vivre portée
par la musique, entourée de ses livres et de ses cinq chats. Dans son dernier
album, abordé avec plus de maturité et de confiance en elle, la chanteuse
confie être sortie d’elle-même « pour regarder ce qui se passe autour. C’est un
album plus universel. L’amour, les femmes, les thèmes humanistes m’ont inspirée
». Le talent se transmettrait-il en héritage ? C’est ce que pourrait laisser
croire son succès d’auteure, de compositrice et d’interprète. Pourtant rien ne
fut acquis à la rockeuse marocaine, indépendante et solitaire. La fille de
Mohamed Batma et nièce de Larbi Batma, musiciens charismatiques, grandit à Hay
Mohammadi à Casablanca, dans une famille militante et artiste : « Bien que
j’aie évolué au milieu de la musique, cela a été très dur de me faire entendre.
D’abord en tant que jeune adulte, puisque je n’avais que dix-neuf ans quand
j’ai débuté, puis en tant que femme et enfin en tant que “fille de”. » La
pression est immense, le doute l’assaille. Sa mère est inquiète, son père la
soutient, son frère Tarik l’accompagne. Mais elle n’a pas le choix, la musique
coule dans ses veines : « C’est ma façon d’exprimer mon être et mes idées. » À
un moment de sa vie, elle ressent pourtant un besoin de rupture : « Il fallait
que je me libère du carcan familial et de la musique. Je voulais m’affirmer
dans un autre domaine. » Le mannequinat va lui offrir l’occasion de vivre une nouvelle
expérience. Elle s’installe en Turquie où elle reste cinq ans. Elle y produit
des chroniques décalées pour une émission de télévision : « J’avais déjà eu une
expérience à 2M au Maroc, avec l’émission Entr’Act de Nadia Larguet. » Mais
Khansa Batma a fini par revenir au Maroc, à son amour pour la musique qui ne
l’a jamais quittée et au public qu’elle affectionne.