Mère célibataire
Mère seule. Comme
d’autres milliers de femmes, Majda Ez-Ouhri s’est retrouvée parent unique d’une
petite fille. Au Maroc, où le statut de mère célibataire n’est pas reconnu,
voire passible de prison pour cause de relations sexuelles hors mariage, la
stigmatisation de ces femmes est systématique. Le profil de Majda Ez-Ouhri est
pourtant assez atypique comparé à celui de la majorité des autres mères
célibataires. Elle est titulaire d’une licence, a une formation en hôtellerie
et en management. Suite à une histoire d’amour, elle tombe enceinte. « Ça a été
très dur au début car il a fallu cacher cette situation à ma famille et à mon
entourage. Ce n’était pas du tout évident de gérer cette affaire toute seule »,
se souvient Majda Ez-Ouhri. Consciente qu’au Maroc sa position est très
délicate, elle a tenu à tout entreprendre pour que rien n’interfère dans
l’avenir de son enfant qu’elle tient à protéger coûte que coûte. Elle s’est
fait aider par l’association casablancaise Insaf afin de donner une existence
juridique à sa fillette. Elle gagne sa vie en travaillant dans un centre
d’appels et rêve d’une vie de famille. Mais elle conclut, découragée : « Au
Maroc, ce n’est pas évident pour une mère seule de reconstruire sa vie. »