Chef de cuisine
« Moi, j’ai un
attachement particulier pour la rose de M’Gouna même si on ne l’utilise pas
dans la cuisine marocaine car on lui préfère la fleur d’oranger », explique
Meryem Cherkaoui. Toujours à la recherche de produits d’exception et
d’associations de saveurs rares, elle propose aux palais gourmands des desserts
inattendus comme le « délicieux crémeux à la rose Kelaat M’Gouna, marmelade de
tomates ». Cet habile mélange est proposé au restaurant marocain Mes’Lalla au
Mandarin Oriental de Marrakech. En 2016, elle conçoit un menu cent pour cent
végétal spécial COP22, avec une taxe carbone à 16%. La restauratrice s’adapte
aux techniques modernes et aux nouvelles attentes des consommateurs sans
manquer de les surprendre par son inventivité : « Je revisite les classiques
marocains et crée de nouvelles recettes. » En 2009, elle reçoit le trophée des
Entrepreneurs Bocuse & Co. La cuisine est la vocation première de Meryem
Cherkaoui : « Mes parents avaient une ferme en dehors de Rabat. J’ai pris goût
aux éléments de la terre et je concoctais déjà des recettes originales. » Elle
est la première Marocaine à suivre la formation d’excellence de l’Institut Paul
Bocuse à Lyon : « J’ai découvert les produits de qualité, la rigueur,
l’exigence, les gestes précis, les horaires difficiles. » Elle multiplie les
stages dans des établissements prestigieux et y rencontre son futur époux, chef
lui aussi. Leur fille, Marina, naîtra en 2002. De retour au pays natal en 2000,
Meryem Cherkaoui ouvre trois ans plus tard son restaurant, La Maison du
Gourmet, avec son mari et désormais partenaire de travail. En 2009, elle met en
place les ateliers « Saveurs de chef ».En 2011, elle se lance dans le
consulting et propose des formations, des remises à niveau ou encore la
création de concepts. La restauratrice développe depuis plus de dix ans un
projet qui lui tient à cœur, « un guide gastronomique de recettes marocaines où
seront consignées les recettes berbères, juives, arabo-andalouses avant
qu’elles ne se perdent ».