Présidente d’association
Le 5 février 2009, Reda s’est donné la mort ; il avait treize ans et
demi. Pour tous, cette tragédie s’est doublée d’une incompréhension totale. Au
moment des obsèques, les adolescents sont venus présenter leurs condoléances à
la famille. L’occasion d’une prise de conscience : « Les amis de Reda ont
beaucoup parlé. Une confidence en amenait une autre, ils confiaient leurs
histoires d’adolescents, souvent pour la première fois. Nous avons réalisé la
détresse de certains, le mutisme dans lequel ils vivaient sans même qu’ils en
aient conscience. Et combien le fait de parler les soulageait », confie Meryeme
El Bouzidi Tiali, la mère de Reda. Puis elle poursuit : « Reda était mort, je
ne pouvais rien y changer, hélas ! Mais j’ai su immédiatement que je pouvais
agir pour que d’autres enfants ne s’enferment pas dans leur souffrance et ne
commettent pas l’irréparable. » C’est ainsi que l’association Sourire de Reda
voit le jour avec la création, en 2011, d’un service de soutien anonyme en
ligne par ch@t : Stop Silence. Tout enfant, en situation de crise suicidaire ou
non, y a accès gratuitement. Sourire de Reda mène chaque année une campagne
nationale de sensibilisation et des actions de prévention. « On ne fait jamais
le deuil d’un enfant. Ce n’est pas une blessure mais une part de soi arrachée,
une part de soi qui vit ailleurs. Aujourd’hui, l’association Sourire de Reda
est accompagnée par ces petits anges.
Le fait d’agir pour éviter la mort nous met chaque jour davantage en contact
vibrant avec la vie. »