En 1995, Miriem Bensalah se lance dans un périple à moto de plusieurs milliers de kilomètres à travers le Maroc. Dans un virage des environs d’Al Hoceima, c’est la chute. À cause d’une importante plaie à vif, elle doit être soignée à Nador. « Quarante-huit heures plus tard, j’étais à nouveau sur la moto ! », confie cette femme dont rien n’entrave la volonté. Quand elle se fixe un objectif, elle met toutes les ressources en œuvre, les siennes et celles des autres, pour l’atteindre. Une vision engagée, des compétences managériales et un sens naturel du leadership sont ses atouts. Élue, en 2012, première femme présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc, puis réélue en 2015, la « patronne des patrons » est l’incarnation de la performance et de l’efficacité au service du développement économique du pays. Mais elle le sait, « c’est une lourde charge d’être la première,
il faut passer le flambeau ! ». Très tôt, elle a voulu être une femme modèle et responsable : « En tant qu’aînée d’une fratrie de cinq enfants, je me suis sentie un devoir d’exemplarité. » Fille d’Abdelkader Bensalah, fondateur du conglomérat Holmarcom, elle intègre en 1986 le groupe familial après l’obtention d’un double MBA en management et en finance à Dallas. En 1993, après avoir obtenu son brevet de pilote d’avion, elle relève un nouveau défi, le Rallye Aïcha des Gazelles qu’elle remporte en tant que capitaine d’équipage. Parmi ses souvenirs les plus douloureux, la mort de son père en 1993, « nous avions une relation fusionnelle », puis celle de sa sœur un an plus tard. Cette femme d’affaires, épouse et mère de trois enfants, est aussi une femme de culture. En 2005, elle organise la première édition du Festival de Casablanca puis, en 2009, est désignée commissaire de la Journée de la Terre par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « le début d’une véritable prise de conscience collective quant à l’environnement. Depuis, les Marocains sont conviés à être acteurs du changement. »