Militante pour les droits des enfants
Les livres, elle les dévore et les enfants, elle les adore. Le lien entre
les deux n’est pas fortuit. C’est grâce à l’ouvrage de Gilbert Cesbron Il est
minuit, docteur Schweitzer que Najat Maalla, plus connue sous le nom de Najat
M’Jid, a décidé de vouer sa vie aux autres et de devenir pédiatre. L’enfance la
fascine : « L’enfant évolue ; chaque enfant est unique », explique celle qui
les soigne mais surtout les respecte, pas seulement pour leur naïveté et leur
impétuosité mais aussi pour leur très forte capacité de résilience. Elle
observe les enfants en errance dans la rue et elle est révoltée par la hogra et
les violences qu’ils subissent. En 1995, son combat se cristallise au sein de
l’association Bayti qu’elle fonde pour les enfants en situation difficile. Bien
que directrice de la polyclinique mère-enfant de la Caisse nationale de
sécurité sociale à Casablanca, elle est sur tous les fronts concernant les
droits et la protection de l’enfant : « Quand je m’approprie un projet, je le
fais avec mes tripes et mon cœur. » En mai 2008, elle est nommée rapporteur spécial des Nations unies et sillonne le
monde pour combattre les violences faites aux enfants et faire entendre leur
voix. Pour continuer à agir, elle cultive son sens de l’indignation et ne se
repose pas sur les nombreux prix et distinctions qu’elle a reçus, comme le prix
Nathalie Masse remis par le Centre international de l’enfance et de la famille
à Paris en 1997, celui européen de pédiatrie sociale, ou encore le prix
français des droits de l’homme, obtenu en 2000. Elle aime à rappeler qu’elle ne
travaille pas seulement « pour » mais « avec » les
enfants : « Ils ont une créativité, une intelligence de survie. Il faut savoir
les protéger, les accompagner pour leur permettre de s’épanouir. Les enfants
sont les acteurs du changement. » Depuis toujours, la pensée de Theodore
Roosevelt l’inspire : « Si on n’est pas capable de préparer le futur de nos
enfants, on se doit de préparer nos enfants à leur futur. »