Présidente d’association
Mère de trois enfants, Najia El Boukari, connue sous le nom de Najat
Anwar, a fondé l’association Touche pas à mon enfant en juillet 2004. Un an
plus tôt, une affaire de pédophilie éclate au grand jour à Rabat : « J’étais
bouleversée, abasourdie. Je ne croyais pas que ce genre de crimes pouvait
exister au Maroc. » Elle décide alors d’aider les parents des enfants et fait
face à de nombreux obstacles et réticences, « comme si c’était nous les
coupables et non pas les pédophiles ». En réaction, elle crée son association
avec d’autres parents. Les challenges sont de taille : oser communiquer sur ce
tabou et sensibiliser le public, faire évoluer les lois, obtenir le huis clos
pour l’écoute des enfants… Douze ans plus tard, le travail de Touche pas à mon
enfant, devenue entretemps une organisation reconnue d’utilité publique, a
porté ses fruits. Aujourd’hui, les peines peuvent atteindre trente ans de
prison pour les crimes de pédophilie. Il y a aussi une prise de conscience dans
la société civile : « La presse est désormais très engagée dans ce genre
d’affaire, ce qui facilite la sensibilisation des Marocains et des étrangers »,
précise cette femme qui est de tous les combats.