Activiste sociale
Saâdia Bajjou est de toutes les batailles féministes. Après avoir milité
au sein de la Ligue démocratique des droits de la femme, elle opte pour la
cause des mères célibataires et décide de s’investir au sein de l’association
Insaf où elle mène des actions en tant que « activiste sociale ». Elle prend
conscience des difficultés auxquelles sont confrontées ces femmes tombées
enceintes hors mariage ainsi que de la précarité à laquelle elles doivent faire
face, elles et leurs enfants. Elle investit le terrain, découvre les réseaux de
prostitution, de mendicité, de trafic d’enfants ; des réseaux très bien
organisés qui exploitent avant tout la vulnérabilité de ces mères célibataires
souvent sans défense et stigmatisées. Au sein de la Fondation Ytto, elle
poursuit inlassablement son combat, mais cette fois-ci contre le mariage
coutumier et celui des mineures : « J’ai découvert ces différents types
d’unions lors d’un parcours itinérant organisé par la fondation, en 2008, dans
la région d’Azilal. À Imilchil, ce que j’ai vu était encore pire ; lors de cérémonies
collectives, on mariait de toutes jeunes fillettes ! Ça a été le choc de ma vie
», se souvient Saâdia Bajjou. Une situation intolérable qu’elle et les autres
militants de la fondation ont tenu à médiatiser afin que leur cause devienne un
débat de société. En 2016, elle se lance dans un nouveau combat avec une autre problématique
qui, encore une fois, concerne les femmes et les enfants : l’immigration
subsaharienne au Maroc.