Journaliste
C’est une femme de tête, déterminée. Qui fait face à l’adversité et ne
redoute aucun échange. Ce qui prime pour elle : l’expression de la pluralité
au sein des médias et la vérité. « Le jour où je quitterai 2M, je veux
avoir la satisfaction d’avoir fait du bon travail et réussi à former une
génération de journalistes », insiste Samira Sitaïl. La directrice générale
adjointe de l’information et des magazines de la deuxième chaîne est une femme
de principes. L’héritage d’une éducation, à la fois respectueuse des traditions
et ouverte sur le monde, transmise notamment par un père modèle qui a quitté le
Maroc pour la France dans les années 50 en quête d’une vie meilleure. Des
principes qui se sont également renforcés au contact de ses mentors à qui elle
aime rendre hommage : « Ma vie a été une suite de belles rencontres.
Tout d’abord, celle avec Hubert
Machtou, conseiller à Matignon, à qui je dois ma décision de devenir journaliste. Puis
celle avec Nour-Eddine Saïl, alors directeur des programmes à la RTM, qui a su
me conseiller. C’est d’ailleurs lui qui me nommera directrice de l’information
en 2001, un an après son arrivée
à 2M. Il y a aussi celles avec Nadir Yata, rédacteur en chef d’Al Bayane et
homme politique de gauche décédé prématurément, et avec Nadia Bradley,
brillante journaliste et militante propalestinienne. » L’information n’a
plus de secret pour Samira Sitaïl qui a fait ses premiers stages
à TF1 et à Canal Plus. Si on l’interroge sur les évènements qui
l’ont marquée, Samira Sitaïl évoque le 20 mai 1990, date du décès de sa jeune
sœur de dix-neuf ans, et le 7 août 1994, jour de la mort de son
frère : « Quelque chose en moi s’est éteint. J’appréhende la vie
autrement. Mais ma foi m’aide à tenir. » Si les tragédies n’ont pas
épargné Samira Sitaïl, elles l’ont rendue plus forte. Son mariage et la
naissance d’Inès et d’Othman ont donné à sa vie une nouvelle dimension :
« Mes enfants sont tout pour moi. »