Journaliste
Elle a du style et de
l’allure. D’ailleurs, les Marocains se souviennent tous de la première
apparition de Touria Souaf, présentatrice du journal télévisé sur la Radio
Télévision Marocaine au milieu des années 80 : une nouvelle image de la femme
de télévision venait de naître sous leurs yeux. La journaliste interviewera
plus tard d’éminentes personnalités, d’Arafat à Mandela, réalisera de nombreux reportages
et vivra de grands moments de l’histoire du Maroc. En 1991, elle intègre 2M.
L’autodidacte garde beaucoup de souvenirs marquants, comme celui du jour où
elle est entrée au palais royal : « C’était lors de la visite de José Maria
Aznar, président du gouvernement espagnol, deux ans avant la mort du roi Hassan
II. C’était la première fois qu’une équipe de 2M entrait au palais. » Touria
Souaf n’est pas choisie par hasard : elle incarne la femme moderne marocaine,
telle que la voulait alors le souverain. Autre souvenir qui l’émeut encore, le
jour de la cérémonie pour le premier gouvernement d’alternance avec
Abderrahmane Youssoufi. « 2M a été un des outils du processus de
démocratisation », explique-t-elle. Enfant, son père lui transmet le virus de la
lecture. Adolescente, elle rêve d’écrire : « J’ai mis ma passion de l’écriture
au service de mon métier. » Elle passe son bac et se marie à dix-huit ans. Elle
se découvre un don pour la communication. Recrutée en 1991à Medi 1, elle y
travaille cinq ans en tant qu’animatrice. Elle y apprend la rigueur, le sérieux
et le professionnalisme. Événements, émissions, entretiens, jamais elle
n’oublie ses valeurs : « La déontologie et l’éthique sont au service de la
recherche de la vérité. » Prix et hommages ponctuent sa carrière. En 2000, Sa
Majesté le Roi Mohammed VI la félicite en personne lors de sa visite d’État à
Paris pour son travail accompli. En 2013, le Grand Prix national de la presse
lui est remis par le Premier ministre Abdelilah Benkirane. Quand Touria Souaf
se retourne sur son passé, elle n’a qu’un seul regret : « Ne pas avoir pu
interviewer le roi Hassan II. »