Enseignante - Écrivaine
« Le roman est une forme
puissante dans laquelle la langue est remodelée, un lieu où se déploie
l’imaginaire, une construction intellectuelle qui doit générer de l’émotion »,
explique Yasmine Chami. Dès son premier roman qui évoque le destin de trois
femmes, Cérémonie paru en 1999 chez Actes Sud, elle retient l’attention de la
critique littéraire. Le 10 septembre 2001, ses jumeaux naissent à New York.
Elle noue avec eux une relation fusionnelle : « Ils ont transformé mon regard
sur le monde, mon rapport à la famille. » Yasmine Chami arrête alors d’écrire :
« La maternité est une aventure puissante que je voulais vivre pleinement. J’ai
choisi d’élever d’abord mes enfants. Il existe toujours une tension entre la
vie et l’écriture. » Quand ses enfants ont grandi, elle s’est remise à
l’écriture : « Cela me permet de savoir qui je suis. » Son dernier roman,
Mourir est un enchantement publié chez Actes Sud, raconte la maturité lente d’un
individu, « une jeune femme de quarante ans atteinte d’un cancer de l’utérus ».
Anthropologue de formation, attentive aux mouvements sociaux au Maroc,
l’écrivaine a aussi produit, via sa société de production Gaïa, des émissions
télévisées en darija à forte audience. Yasmine Chami, issue d’une famille
fassie d’intellectuels, est née à Casablanca, sa « ville de vie, de
construction personnelle et de maturité ». « Fès et Rabat sont mes villes de
cœur car liées à mes grands-parents qui m’ont transmis la fierté d’être ce que
je suis, avec un ancrage fort dans mon pays et une ouverture aux autres. »
Actuellement, elle enseigne la philosophie et la littérature : « Enseigner,
partager et transmettre sont une grande joie », conclut-elle.