Actrice
« Quand on me demande à quoi je rêvais enfant, je réponds “être
heureuse”. Et c’est dans l’art que je me suis épanouie », raconte l’actrice qui
a construit sa carrière entre cinéma populaire et films plus intimistes. Il lui
aura fallu un film, et un seul, Elle est diabétique, hypertendue et elle refuse
de crever, de Hakim Noury, pour s’imposer au cinéma. Elle y est à la fois drôle
et sexy :
« Ce fut un succès extraordinaire », reconnaît-elle. Puis elle tourne dans
d’autres films : « Chaque personnage que j’ai incarné m’est précieux et a
nécessité préparation et concentration. Au cinéma, comme en danse, on est
transporté par une énergie positive et libératrice. » Mais elle est lucide sur
la place des femmes dans le cinéma marocain : « Il est temps de leur offrir
davantage de rôles majeurs. » Petite, un médecin diagnostique chez elle une
double scoliose et lui conseille de faire du sport. Asmaa Khamlichi restera
désormais à l’écoute de son corps : « C’est un art de vivre, un état d’esprit.
» Elle devient d’abord gymnaste et participe à des compétitions
professionnelles avant de s’adonner au yoga et au surf. Mais Asmaa Khamlichi
est aussi une fille de scène. Inscrite au Conservatoire de Casablanca, elle
s’enthousiasme pour la musique, le théâtre mais surtout la danse qui lui permet
d’allier son amour du sport à celui de l’art. Elle intègre le ballet-théâtre de
Lahcen Zinoun. La scène la galvanise. En incarnant une multitude de
personnages, elle se laisse traverser par les émotions, porter par les textes,
griser par la poésie. Aujourd’hui, Asmaa Khamlichi est une femme épanouie : «
Je me sens citoyenne du monde. J’ai habité plusieurs années en Floride et en
Italie mais je suis une femme marocaine qui aime son pays, et qui connaît ses
souffrances et ses failles. »