Productrice de cinéma
Tendance urbaine, Lamia
Chraïbi aime Casablanca qu’elle arpente avec bonheur et un sentiment de totale
liberté. C’est dans cette ville qui l’inspire que la productrice a décidé de
fonder sa structure. Un nom simple, La Prod, pour une action complexe :
produire des films. Le cinéma est sa vie. « Les films sont mes seuls enfants »,
confie-t-elle. Ce qui l’exalte : « Partir de rien et, grâce à l’énergie d’une
équipe, aboutir à une œuvre. Produire même le plus “simple” des films est
toujours un défi. » Sa société est spécialisée dans les fictions à thèmes
tranchés : « J’attire les projets difficiles ou inversement. On ne fait jamais
rien sans douleur. J’aime les œuvres de réalisateurs en questionnement. » Elle
produit Hicham Lasri, Mohamed Mouftakir ou encore Narjiss Nejjar et coproduit
plusieurs projets internationaux. Dans son bureau en open space à Casablanca,
on entend parler toutes les langues. Tendance cosmopolite : « J’ai fait un tour
du monde. J’aime profondément les gens, j’ai plaisir à parler et à échanger avec eux. »
Après une carrière dans la publicité, en France et au Maroc, elle côtoie de
grands réalisateurs comme Wong Kar Wai, Emir Kusturica ou Brillante Mendoza.
Aujourd’hui, Lamia Chraïbi se voue entièrement au cinéma et cela lui réussit.
Elle rêve de produire Jacques Audiard : « Ce n’est pas impossible ! Quand on
veut vraiment quelque chose, il faut y croire fermement. » Son dernier film coproduit
avec l’Espagne et la France, Mimosas, la voie de l’Atlas d’Oliver Laxe, un
réalisateur qui vit en partie au Maroc, a remporté le Grand Prix de la Semaine
de la critique à Cannes, en 2016.