Journaliste - Écrivaine
« La parité est un horizon lointain qu’on rêve d’atteindre ; l’égalité
une vue de l’esprit pour une grande partie de la population »,
constate la journaliste et écrivaine Narjis Rerhaye qui analyse la société
depuis près de trente ans. Sa
vocation a été encouragée par sa mère : « Elle nous
a appris à tenir debout. La dignité n’était pas un vain mot », souligne-t-elle.
Ses études de journalisme à peine terminées à Rabat, elle vit sa première
expérience de presse au sein du quotidien Al Maghrib, « avec Mustapha Iznasni
et Najib Refaïf, mes mentors ». Elle y reste six ans. En 1992, paraissent ses
livres Femmes et politique et Femmes et médias, coécrits avec Latifa Akharbach,
aux éditions Le Fennec, puis en 2008 paraît La Parenthèse désenchantée, coécrit
avec Habib El Malki et publié chez
La Croisée des chemins. Elle est en poste au quotidien Al Bayane quand se met
en place le premier gouvernement d’alternance. Elle quitte momentanément la
presse, au moment où Sa Majesté le Roi Mohammed VI instaure l’Instance équité
et réconciliation pour laquelle elle va travailler, puis y revient. De ses huit
années passées à Libération, sous la direction de Mohamed El Yazghi, elle garde
un souvenir intense : « On ne m’a jamais refusé un sujet. Droits de l’homme,
dénonciation des abus, tabous, héritage... Ce fut un espace de liberté
incroyable ! » Elle a une vision extrêmement claire du rôle des journalistes :
« Nous sommes des défricheurs
et des vecteurs de transmission entre l’information et le lecteur. » À
trente-huit ans, elle rencontre son futur mari : « Je l’ai aimé tout de suite
alors que j’étais une célibataire convaincue ! » De cette union naît une fille
en 2006, Illy, sa passion. Actuellement, Narjis Rerhaye se concentre sur un
récit qui lui tient particulièrement à cœur, celui de son cancer : « Ce fut un
combat mais aujourd’hui je suis dans la vie. Comme l’a dit le producteur de
télévision Jean-Luc Delarue, aujourd’hui décédé, en parlant de sa maladie : “On
ne vit que deux fois” ! »