Samira BOUHASSOUNE-BENNANI

Samira BOUHASSOUNE-BENNANI

Pilote de course automobile

Rien dans son visage souriant ne laisse deviner cette prédisposition à de telles montées d’adrénaline. Pourtant, voilà presque trente ans que la course automobile absorbe Samira Bouhassoune corps et âme. Elle se souvient qu’en mars 88, à Mohammedia, les hommes souriaient en la voyant. « Ce n’est que lorsque j’ai remporté ma première victoire qu’ils ont pris conscience qu’ils avaient face à eux une femme pilote. Et ils ont dû accepter de se faire doubler par une femme ! », s’amuse-t-elle. En 1988, elle est en effet la première femme pilote marocaine arabe et africaine de course automobile sur circuit de vitesse fermé. Dix ans plus tard, elle devient championne du Maroc de sa catégorie et reçoit, un an plus tard, le Wissam sportif premier degré. En 2002, elle remporte à nouveau le championnat national. Samira Bouhassoune a grandi à Fès auprès d’une mère qui, veuve à vingt-quatre ans, lui a transmis des valeurs fortes. En 1981, elle se marie et c’est son époux qui l’initie aux sports mécaniques. En 1983 naît son fils Mehdi, aujourd’hui pilote professionnel qu’elle accompagne lors de ses compétitions. A chaque départ, une inquiétude l’étreint : « Mehdi a l’énergie kamikaze de son père mais la sagesse de sa mère. Je lui fais confiance. » Pourtant, aussi raisonnable soit-on, elle sait que le risque zéro n’existe pas. En 2009, sur la piste de Tit Mellil, la voiture qu’elle tente de doubler perd de l’huile : « Mon véhicule a glissé et percuté un arbre à 180 kilomètres à l’heure. Fracture des cervicales. J’ai été immobilisée quatre mois. » Mais l’as du volant ne se laisse pas vaincre par la peur : « Un pilote de course, tant qu’il peut donner, il continue. »
Malgré les voyages et les compétitions, elle travaille chaque jour sa force physique et sa concentration. Depuis 2007, elle est vice-présidente de la Fédération royale marocaine des sports automobiles et a créé, la même année, le club Flamme des sports mécaniques. En 2010, elle a intégré la commission « Women in Motorsport » de la Fédération internationale de l’automobile.

Yasmine BELMAHI

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