Fondatrice d’association
Quand elle apprend, au début des années 1990, que son fils âgé de
quatorze ans souffre de schizophrénie, Naima Slamti voit son monde s’effondrer.
Elle découvre la maladie, les symptômes qui en découlent et qui gâchent la vie
de son enfant : des voix, des visions, un discours décousu, un comportement
désorganisé… Perdue, seule et désemparée, elle est confrontée à l’univers de la
psychiatrie : « J’ai constaté, dans les salles d’attente des médecins comme
dans les services de psychiatrie des hôpitaux,
le désarroi de bien d’autres familles impuissantes face aux crises, rechutes et
hospitalisations de leur proche malade », raconte Naima Slamti. Elle décide
alors de créer, en 2007, l’Association marocaine pour l’appui, le lien et
l’initiation des familles de personnes en souffrance psychique. Son objectif :
sensibiliser les décideurs et le grand public à la nécessité d’améliorer les
soins, la qualité de vie des malades ainsi que celle de leur famille. En tant
que présidente, Naima Slamti s’attaque tout d’abord à lutter contre les
préjugés sur les malades mentaux, la discrimination et le rejet social. Que de
chemin parcouru depuis la création de l’association !
Aujourd’hui, elle rêve d’un Maroc qui garantisse la gratuité des médicaments et
des soins d’hospitalisation à l’ensemble des personnes malades. Et pour ceux
sans famille, abandonnés et livrés à eux-mêmes, d’une prise en charge totale
par l’État.