Présidente d’association
« On ne s’habitue pas à la
misère ni à la perte des personnes malades. La seule façon de réagir, c’est de
se battre », déclare d’emblée Hakima Himmich, coupe au carré et caractère bien
trempé, dont l’énergie transparaît au premier coup d’œil. Quand la pionnière de
la lutte contre le sida au Maroc évoque ses années de militantisme au sein de
l’Union nationale des étudiants du Maroc à Paris, l’impression de départ est
confirmée. Cette médecin et enseignante à la faculté de médecine de Casablanca
est une activiste de la première heure en matière de lutte contre le sida : « L’apparition
de la maladie dans les années 80 a chamboulé ma carrière. Je me suis investie
entièrement dans cette cause. » En 1988, cette spécialiste en infectiologie et
ancienne interne des Hôpitaux de Paris fonde et préside l’Association de lutte
contre le sida. Les objectifs sont nombreux, de la prévention au dépistage en
passant par l’accès aux soins ou la prise en charge psychosociale : « On se bat
sur tous les fronts et les personnes malades meurent beaucoup moins. » Quand
Hakima Himmich était enfant, elle savait déjà ce qu’elle voulait devenir et que
travailler était « le moyen de devenir autonome et d’accéder à l’égalité ».
Première bachelière de la famille, elle choisit, avec la complicité de son
père, une profession noble qui requiert un engagement, la médecine. Alors
qu’elle exerce dans « le plus bel hôpital de France, Henri-Mondor à Créteil »,
elle décide de revenir au Maroc portée par un idéal : « Je voulais être utile à
mon pays. » Son implication, qui n’a pas faibli depuis plus de quarante ans, vaut
à cette épouse et mère de deux garçons, un Wissam au Maroc et la Légion
d’honneur en France. Depuis 2013, cette travailleuse infatigable est présidente
de Coalition PLUS, une union internationale de douze grandes associations de
lutte contre le sida des cinq continents. Elle est également membre du Conseil
d’administration de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité.