« Mon rêve : que le Maroc offre au monde de grands sportifs. Comme toute jeunesse, la nôtre a besoin d’idoles », précise Nouzha Bidiouane, connue sous le nom de Nezha Bidouane. La championne, spécialiste du 400 mètres haies, a toujours voulu se dépasser : « Très tôt, j’ai pris conscience de mon désir de réaliser quelque chose d’exceptionnel. » Elle a été classée parmi les cent meilleures athlètes de l’histoire des championnats du monde par le journal britannique The Times. Cette athlète accomplie a un objectif : impliquer les femmes dans la course à pied. Elle est l’initiatrice de la Course féminine de la victoire dont la neuvième édition, en 2016, a attiré de nombreuses participantes. Elle incarne l’image de la sportive émérite : « Quand on veut devenir champion, on pense sport, on respire sport. » Retour dans les années 70. Une enfance tranquille à Rabat et la découverte de la gymnastique. Ce n’est que plus tard que la jeune fille connaîtra un engouement pour l’athlétisme. A seize ans, au contact de sportifs professionnels, elle décidera d’en faire sa carrière : « Je me suis dit “pourquoi ne serais-je pas la meilleure ?” » De 1996 à 2001, elle le sera grâce à une volonté inébranlable et à des entraînements physiques et psychologiques intensifs. En 1997, elle décroche son premier titre mondial à Athènes et reçoit en 1998 un premier Wissam du roi Hassan II. En 2001, pour son deuxième titre mondial à Edmonton, c’est Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui lui décerne un autre Wissam : « Chaque victoire a une histoire. » L’histoire de la sportive est faite de nombreuses médailles d’or mais aussi de blessures, d’injustices, de déceptions et d’obstacles surmontés. La championne n’oublie pas ceux qui ont participé à sa réussite et à son bonheur, sa famille, son mari, ancien athlète et indéfectible soutien, et son entraîneur Aziz Daouda qui a su lui donner la confiance nécessaire pour vaincre. Aujourd’hui, elle est présidente de la Fédération royale marocaine du sport pour tous et a fait du caritatif son nouveau défi. Elle jouit aussi de materner affectueusement ses enfants, Yacine et Yassir.