Metteur en scène - Comédienne
Fatym Layachi a
plusieurs cordes à son arc : elle est comédienne, chroniqueuse et metteur en
scène. Elle a le sens de l’autodérision et sait observer, avec malice
pertinence et tendresse, la société marocaine à laquelle elle appartient. « Je
suis française de raisonnement, marocaine d’intuition », précise Fatym Layachi
qui ajoute : « Je ne crois pas au talent, je crois à la singularité et au
travail qui mènent à la création. » Depuis quatre ans, elle s’intéresse à la
Méditerranée, « le berceau de nombreuses civilisations, aujourd’hui grand
cimetière de notre humanité avec la tragédie des réfugiés et migrants ». Trois
spectacles sont nés de cette fascination : Kan Ya Makan, rencontre du luth et
de la guitare flamenca, Majalis, célébration de chants sacrés judéo-arabes et
Amakyn, mélange de chant et de cirque autour de l’exil de trois femmes. La
musique est au cœur de sa création. C’est en 2012 qu’elle réalise sa première
mise en scène, celle de la pièce Je dis Non, un hommage au refus. Enfant
unique, Fatym Layachi grandit à Casablanca et poursuit des études à Paris. Mais
c’est à dix-sept ans qu’elle découvre le cinéma quand Hakim Noury lui propose
un rôle dans Une Histoire d’amour. Suivront d’autres films avec différents
réalisateurs. Plus tard, l’hebdomadaire TelQuel lui propose de tenir une
chronique « décalée et girly ». Le Monde Afrique lui donne également un espace
dans son édition en ligne : « Je suis totalement libre d’écrire ce que je veux.
» Fatym Layachi a été marquée par l’année 2015, celle où la France à basculé
dans l’horreur : « Les attentats du 13 novembre symbolisent pour moi la fin
d’un monde. Aujourd’hui, la question c’est de savoir quel modèle de société
veut-on ? La vie et l’amour doivent reprendre le dessus », dit-elle avec
beaucoup d’émotion.