Productrice
Elle est en perpétuel
mouvement. Son moteur : relever quotidiennement des défis en montant des
équipes de cinéma. Son plaisir :
fédérer, être un catalyseur dans l’ardu processus de fabrication d’un film. «
Pour moi, la richesse d’un humain, c’est ce qu’il va accumuler comme
expériences », aime à dire Khadija Alami Laaroussi qui prend soin de faire de
sa vie un réceptacle de souvenirs. Celle qui s’est investie dans la production
cinématographique, après des études d’économie à Lille, a rêvé d’être danseuse,
conductrice de camion,
reporteur de guerre. Mais, en 1993, la rencontre avec
Rick McCallum, un producteur américain, va orienter sa destinée. Il devine en
elle la productrice qu’elle deviendra : « Dès le début, j’ai abordé ce travail
comme une professionnelle. L’essence de ce métier, c’est l’organisation. » Mais
Khadija Alami Laaroussi, c’est d’abord de l’audace : « Je n’ai eu peur de rien.
J’ai toujours dit oui. » À une compréhension intuitive des nécessités, un sens
de l’anticipation, une organisation et une ponctualité rigoureuses s’ajoute une
solide formation. En 1998, elle fonde sa société, K Films, au sein de laquelle
elle produit, entre autres, Itar El-Layl de Tala Hadid ou L’Insoumise de Rhalib
Jawad et assure la production exécutive de plus de quarante films
internationaux, notamment celle du film Capitaine Phillips de Paul Greengrass.
« La naissance de ma fille Zaynab est une date repère dans ma vie. Il y a ce
qui s’est passé avant sa venue au monde et ce qui est arrivé après. Je me souviens
des films en fonction de son âge », explique la productrice. Aujourd’hui, ce
qui importe à cette voyageuse, qui aime toujours être au contact des autres, ce
sont ses studios de cinéma à Ouarzazate. Plateaux de tournage, nombreuses
possibilités de décors, « sans oublier les espaces verts nécessaires dans le
désert ! », logistique adaptée aux normes internationales : cette passionnée ne
laisse jamais rien au hasard.